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Poids lourds autonomes : bientôt une réalité sur nos routes ?

Camions autonomes

Les camions autonomes sont en passe de révolutionner le transport routier de marchandises. Avec les progrès rapides des technologies de conduite autonome, les constructeurs et équipementiers travaillent d’arrache-pied pour mettre au point des poids lourds autonomes capables de circuler sans chauffeur. Mais quand peut-on espérer voir ces véhicules futuristes sillonner nos routes ? Faisons le point sur les avancées de la conduite autonome pour les poids lourds.

Les différents niveaux d’autonomie des camions

Du niveau 1 au niveau 5 : quelles différences ?

Les véhicules autonomes sont classés selon 5 niveaux d’autonomie, du niveau 1 (assistance simple comme le régulateur de vitesse adaptatif) au niveau 5 (autonomie complète sans intervention humaine). Pour les poids lourds, on parle de niveau 4 lorsque le camion peut circuler de manière autonome dans des zones et conditions prédéfinies (autoroutes, zones logistiques…), et de niveau 5 lorsqu’il est capable de réaliser un trajet complet sans aucune intervention humaine, quelles que soient les conditions.

Les technologies de conduite autonome pour les poids lourds

Pour permettre à un camion de rouler de façon autonome, de nombreuses technologies sophistiquées sont nécessaires :

  • Des capteurs (caméras, radars, lidars…) pour percevoir l’environnement du véhicule
  • Des logiciels d’intelligence artificielle et de deep learning pour analyser les données des capteurs, prendre des décisions et contrôler le véhicule
  • Une cartographie HD pour localiser précisément le camion
  • Des systèmes de communication V2V (vehicle to vehicle) et V2X (vehicle to everything) pour dialoguer avec les autres véhicules et l’infrastructure

Toutes ces technologies sont en constante évolution pour fiabiliser la conduite autonome. Les progrès réalisés ces dernières années sont considérables, comme en témoignent les nombreux tests et expérimentations menés par les industriels du secteur, relatés notamment sur tranzactu.com.

Les avantages de l’automatisation des poids lourds

Améliorer la sécurité routière et réduire les accidents

La grande majorité des accidents de la route sont dus à des erreurs humaines. En confiant la conduite à un système autonome, on peut espérer réduire drastiquement le nombre d’accidents impliquant des poids lourds. Les ordinateurs de bord sont en effet capables d’avoir une conduite plus sûre, plus rationnelle et plus prévisible qu’un être humain. Ils ne sont pas sujets à la fatigue, à la distraction ou à des comportements dangereux au volant. Selon une étude, les camions autonomes pourraient réduire de 70% le nombre d’accidents.

Réaliser des économies de carburant et réduire les émissions de CO2

L’automatisation promet aussi d’importantes économies de carburant. Grâce à une conduite optimisée, les poids lourds autonomes consommeront moins de gazole. Par ailleurs, des fonctions comme le platooning (circulation en convoi de camions très proches les uns des autres pour réduire la résistance à l’air) permettront de réduire encore la consommation, et donc les émissions de CO2. Selon les estimations, les camions autonomes pourraient réduire de 10% la consommation de carburant et les émissions de gaz à effet de serre.

Optimiser les coûts d’exploitation et pallier la pénurie de chauffeurs

Le coût total de possession (TCO) d’un camion autonome devrait être inférieur à celui d’un camion traditionnel, malgré un prix d’achat plus élevé. En effet, les économies générées en termes de personnel et de carburant compenseront le surcoût initial. Par ailleurs, les poids lourds autonomes apporteront une solution à la pénurie croissante de chauffeurs routiers. Aux États-Unis, il manquerait actuellement près de 60 000 conducteurs de poids lourds. Un chiffre qui pourrait grimper à 160 000 d’ici 2028 selon les prévisions de l’American Trucking Associations.

Les défis à relever avant un déploiement à grande échelle

Un cadre réglementaire et juridique à définir

Pour que les camions autonomes puissent circuler à grande échelle, il faudra d’abord adapter la réglementation. Aujourd’hui, la conduite sans chauffeur n’est autorisée nulle part. Il faudra faire évoluer le code de la route et mettre en place un cadre juridique clair en termes de responsabilité et d’assurance. En cas d’accident causé par un poids lourd autonome, qui sera tenu pour responsable ? Le constructeur, l’équipementier, l’exploitant, le propriétaire ? Autant de questions épineuses qu’il faudra trancher avant d’autoriser la circulation de camions sans chauffeur.

Convaincre les autorités et l’opinion publique

Au-delà des aspects réglementaires, c’est aussi l’acceptabilité des camions autonomes qu’il faudra obtenir. Les autorités et l’opinion publique devront être convaincues que ces véhicules sont sûrs. Il faudra rassurer sur les risques de défaillance technique, de piratage ou de prise de contrôle malveillante. Un travail de pédagogie sera nécessaire pour expliquer le fonctionnement de ces technologies et leurs avantages en termes de sécurité routière. Les conducteurs professionnels devront aussi être accompagnés pour évoluer vers de nouveaux métiers.

Adapter les infrastructures et assurer la cybersécurité

Autre défi de taille : adapter les infrastructures routières et logistiques aux poids lourds autonomes. Il faudra aménager des voies dédiées, des aires de stationnement et de chargement automatisées, installer des équipements de communication, de localisation et de signalisation spécifiques, etc. La cybersécurité des systèmes devra aussi être renforcée pour éviter le piratage des camions et le vol de données. Enfin, il faudra former les équipes de maintenance aux spécificités des véhicules autonomes.

Où en sont les expérimentations des constructeurs et équipementiers ?

Les projets des grands acteurs : Daimler, Volvo, Waymo…

Tous les grands constructeurs de poids lourds planchent sur des prototypes de camions autonomes. Daimler teste des camions de niveau 4 sur autoroute dans le Nevada. Volvo expérimente des camions autonomes en conditions réelles en Suède et au Brésil. Waymo (filiale d’Alphabet) développe des camions autonomes qui ont déjà parcouru des millions de kilomètres. Côté équipementiers, ZF et Bosch travaillent sur des systèmes de conduite autonome pour poids lourds. Le site 44Tonnes.com, spécialisé dans la vente de pièces détachées pour poids lourds, suit de près l’actualité des camions autonomes et leurs implications en termes de maintenance et d’entretien.

Les startups innovantes sur le créneau des camions autonomes

De nombreuses startups se sont aussi lancées sur le marché très prometteur des poids lourds autonomes. Parmi elles, on peut citer TuSimple (qui teste des camions autonomes aux États-Unis et en Chine), Einride (qui développe des camions électriques et autonomes), Embark (qui travaille sur des camions autonomes de niveau 4), Kodiak Robotics (qui mise sur des camions autonomes pour de longues distances), ou encore Ike (racheté par Nuro en 2020).

Quelles perspectives pour les poids lourds autonomes ?

Les scénarios de déploiement envisagés

Si les camions 100% autonomes ne sont pas pour demain, des déploiements progressifs sont envisagés à moyen terme. On devrait d’abord voir circuler des camions de niveau 4 sur des trajets courts et répétitifs dans des environnements contrôlés : zones logistiques, ports, aéroports, sites industriels fermés… Puis des poids lourds autonomes pourraient assurer des trajets plus longs sur autoroute, probablement en platooning dans un premier temps. Le mode hub to hub (d’un entrepôt à un autre) sera privilégié dans un premier temps, avant un déploiement progressif sur le dernier kilomètre.

Quel horizon pour voir des camions 100% autonomes sur les routes ?

Difficile de donner une date précise tant les défis techniques, réglementaires et sociétaux sont nombreux. La plupart des experts tablent sur un déploiement significatif des poids lourds autonomes d’ici 2030-2035. D’ici là, on devrait voir de plus en plus d’expérimentations et de projets pilotes pour préparer l’arrivée de ces véhicules révolutionnaires. Une chose est sûre : la conduite autonome va transformer en profondeur le transport routier de marchandises dans les années à venir. Un secteur à suivre de très près !

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